Schizophrénie : quel processus vers le rétablissement ?

Pour une personne porteuse de troubles schizophréniques ou psychotiques, il est utile de repérer, périodiquement, l’évolution de ses symptômes.

Comment évolue une personne schizophrène ? Quels symptômes indiquent une évolution favorable vers le rétablissement ?

La COP 13 – Clinique Organisée des Psychoses – est une méthode de description et d’évaluation clinique des états psychotiques et schizophréniques. De fait, elle rassemble les apports de la psychiatrie classique, de la psychanalyse et de la psychiatrie de secteur. Ainsi elle permet de beaucoup mieux connaître le patient, dans tous les aspects de sa vie, de suivre ses progrès, d’enrichir les possibilités de traitement, de modifier le dispositif de soins et de favoriser le rétablissement de la personne.

Violences contre la famille

L’hostilité et les violences contre la famille sont très fréquentes dans les schizophrénies. De fait, l’agressivité, l’hostilité à différents degrés, la tyrannie, les menaces voire les violences s’exercent à l’égard des proches qui sont le principal soutien dans beaucoup d’aspects de la vie du patient.
Mais elle peut aussi se manifester à l’égard des soignants qui prennent le relais des parents, lors des hospitalisations.
Aussi est-ce un indice important dans l’évolution d’un état schizophrénique. Très forte au début, cette hostilité s’atténue avec les soins.

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Violence contre soi

La négligence corporelle et vestimentaire, le manque d’hygiène, mais aussi le défaut d’intérêt pour sa santé et de soin pour son propre corps, sont des symptômes fréquents pour une personnes schizophrène, et dans les états psychotiques. Surtout dans les moments de crise, peuvent survenir des automutilations et parfois une tentative de suicide.
C’est comme si des forces destructrices libérées dans le psychisme prenaient pour objet le corps propre du sujet. Cependant, cette grande difficulté s’améliore avec les soins.

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Négligence du domicile

L’état du logement d’un patient est souvent une grande préoccupation pour la famille et les équipes soignantes.
Parfois il y a des plaintes du voisinage. De plus, la négligence dans la propreté et l’organisation du logement sont des facteurs d’isolement et de désinsertion.
De ce fait, la famille est souvent mise à contribution par des visites régulières qui sont indispensables.
Mais, en l’absence de famille, une aide extérieure est souvent indispensable.

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Pertes d’argent

Les pertes d’argent peuvent devenir inquiétantes. Le patient schizophrène, c’est un symptôme, n’a plus la capacité à gérer son argent et à préserver les moyens de son autonomie matérielle.
Aussi, on observe une destruction inconsciente des ressources sous la forme du gaspillage d’argent dans des achats futiles ou dans des pertes répétées.
Le patient peut négliger les démarches sociales qui pourraient constituer une aide importante.
En conséquence, cette situation peut mener momentanément ou durablement à une mesure de protection des biens.

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Repli sur soi

Le changement de la personnalité chez une personne schizophrène, est un symptôme qui se manifeste par une modification des intérêts habituels du sujet. Repli sur soi-même, indifférence apparente, isolement social et affectif : le désintérêt est plus ou moins étendu.
De même, les liens sociaux habituels se distendent. L’activité se réduit.
Cette attitude s’explique souvent par un délire à bas bruit ou des hallucinations qui aspirent l’attention du patient.
Le retrait peut être banalisé sous couvert de fatigue ou de  dépression ou masquées par des prises de toxiques ou des rationalisations floues.

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Vide intérieur

Chez une personnes schizophrène, un symptôme fréquent est un repli sur soi, sur sa pensée. On sent comme un vide intérieur : par conséquent, l’échange est difficile.
Le vécu communiqué par le patient peut se montrer banal, lointain ou marqué par le flou et l’indécision. La personne semble « détachée ».
Le dialogue est déroutant et nécessite un effort de compréhension de la part de l’interlocuteur.

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Altération de la perception de soi

Dans les symptômes des personnes schizophrènes, la perception de soi peut être troublée.
Un hyper-investissement chargé d’inquiétude peut se focaliser sur le corps et son fonctionnement.
Mais aussi sur l’identité, l’histoire personnelle ou les origines.
De plus, la personne peut mal évaluer son importance vis-à-vis d’autrui. Les troubles du caractère sont fréquents.
La reconnaissance du trouble est plus ou moins présente et elle peut être changeante.

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Hallucinations et délire

Hallucinations et délire sont des symptômes centraux chez les personnes schizophrènes. Chargées de persécution, les hallucinations sont isolées ou envahissantes.
Le plus souvent auditives, critiques, malveillantes et angoissantes, elles s’intègrent au vécu délirant persécutif qui isole le sujet.
L’hallucination négative : des pans plus moins étendus de la réalité courante semblent ne plus exister ou ne plus être perçus (rues désertes, silence étrange, perte de sensations ou de pensée).

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Altération de la relation aux autres

Des changements dans la relation au monde extérieur, aux personnes proches peuvent survenir après une ou des crises schizophréniques.
Les modalités relationnelles sont variées selon les personnes. Les relations s’organisent progressivement par l’intermédiaire du groupe soignant ou familial.
Chez une personne schizophrène, c’est un symptôme, la « présence psychique » peut être irrégulière, variable, souvent lointaine ou au contraire s’exprimer dans un « collage » à autrui.
Cependant, ces aménagements relationnels doivent être respectés car ils représentent une solution momentanée pour retrouver son équilibre psychique.

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Perturbations dans la famille

La communication et les interactions familiales sont souvent troublées dans la schizophrénie. Conscientes ou inconscientes, sur l’actuel ou sur le passé, les perturbations portent sur :
• les paroles, le discours, la façon de raconter les faits, de comprendre les choses
• mais aussi sur les comportements : tensions, menaces voire violence, zizanie
• de plus, les échanges concrets de la vie quotidienne: repas, argent, hygiène, sont compliqués
• c’est pourquoi la dépendance mutuelle ou symbiose est souvent forte
• enfin, le déni des troubles est plus ou moins partagé
Les propos peuvent être paradoxaux. Par conséquent, la différenciation psychologique des personnes peut se brouiller.

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Difficultés à être seul, autonomie

Au début de l’âge adulte, la séparation avec la famille doit s’organiser progressivement. Mais c’est une étape difficile dans la schizophrénie, tant est grande la difficulté d’aller vers l’autonomie psychique et matérielle.
Les troubles peuvent éclore dans cette période de séparation : angoisse, dépression, crise psychotique, rechutes à répétition, tentatives de suicide..
Le processus de séparation et donc d’individuation peut être facilité à travers les soins mais avec parfois la répétition des mêmes symptômes.

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Crises récentes

La stabilité de l’état psychique du patient permet de proposer progressivement de nouveaux aménagements de vie.
Aussi, lorsqu’a eu lieu dans les 6 derniers mois une crise en rupture franche avec l’état psychologique antérieur, cette « crise disruptive » interrompt un palier de stabilisation.
Il peut s’agir :
– d’une recrudescence hallucinatoire et délirante
– ou d’une bouffée délirante
– mais aussi d’une dépression grave, d’une tentative de suicide
– d’une impulsion grave
obligeant à une modification importante du traitement.

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Sensibilité aux changements

Un changement dans le traitement ou le cadre de vie d’une personne schizophrène peut entrainer des troubles importants.
Toutefois, l’équipe thérapeutique peut envisager un changement à moyen terme.
Mais la prudence et la progressivité dans les changements sont nécessaires.
De ce fait, des modifications du traitement médicamenteux peuvent être utiles.

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Degré de conscience du trouble

La prise de conscience des troubles, leur acceptation par la personne schizophrène sont un élément positif de l’évolution.
Elle conditionne l’observance du traitement (médicaments, consultation régulière, fréquentation d’une institution) mais aussi la qualité du rapport à l’équipe soignante.
Mais elle peut être variable selon les moments où être remplacée par des affirmations délirantes.
La reconnaissance des troubles peut mener le malade à reconsidérer ses projets de vie. Elle peut également permettre de faire évoluer le traitement.
Mais, quand le déni des troubles reste inébranlable, les mesures thérapeutiques  doivent être imposées.
Toutefois, le patient peut rester énergiquement hostile aux soins.

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Dépression ou excitation

Une composante dépressive et/ou des épisodes d’excitation sont fréquents chez les personnes schizophrènes  à certains moment de leur évolution.
Dysphorie, plainte douloureuse, démoralisation, pensées pénibles, angoisse du vide, de l’anéantissement, mais aussi sentiment vif d’échec ou de perte des capacités sont souvent présents.
C’est pourquoi la survenue d’un état mélancolique ou d’épisodes d’excitation de type maniaque ne sont pas rares.
De plus, ces épisodes peuvent nécessiter un traitement spécifique, antidépresseur ou thymorégulateur.

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Intensité de l’angoisse

L’angoisse peut être directement perçue ou s’exprimer d’abord par de l’agitation, des cris, des réactions agressives, des exigences tyranniques, des automutilations..
Mais l’angoisse peut être plus discrète, reconnue par le sujet qui cherche à la contrôler par un médicament, une présence rassurante, une activité qui le calme.
Au début, l’angoisse est envahissante, incoercible. Toutefois, elle peut s’accompagner de prises importantes d’alcool ou de cannabis. De ce fait, il peut y avoir des gestes hétéro-agressifs ou auto-agressifs.

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Gestion du budget

La gestion des ressources et de l’argent dont la personne schizophrène dispose est un bon indice d’équilibre psychique.
Gérer correctement ses ressources de quelque provenance qu’elle soient,  y compris les ressources de la solidarité publique comme une Allocation aux Adultes Handicapés est un puissant levier d’émancipation et d’indépendance.
Cependant, une aide familiale discrète est fréquente. Mais la perte du rapport à la réalité peut entraîner une prodigalité, une insouciance voir une dilapidation masochiste qui peut rendre indispensable une mesure de protection.

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Mode d’hébergement

La capacité d’habiter paisiblement dans un logement sécure est particulièrement problématique chez les personnes souffrant de schizophrénie.
Le lieu de vie est souvent en désordre, peu entretenu, mal défendu, encombré de choses inutiles. Le patient ne se sent pas bien chez lui ou au contraire y vit enfermé. Il se sent exposé à des influences extérieures persécutantes qui l’angoissent et le poussent parfois au passage à l’acte. C’est pourquoi il est important pour les équipes de proposer des modalités graduées de logement dans l’organisation des soins.

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Activité professionnelle

La personne schizophrène peut elle occuper un poste rémunéré ou un emploi protégé ?
Car, le travail est un enjeu important pendant ou après une période de troubles psychiques. C’est un indice d’autonomie et de stabilisation : de nouvelles forces sont disponibles pour une activité sociale. Les possibilités de travail réel mais encadré, dans les ESAT, Ateliers thérapeutiques et Ateliers protégés sont pour beaucoup un facteur d’équilibre, de satisfaction et un signe de rétablissement.

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Ménage et nourriture

Comment le sujet schizophrène fait face, avec ou sans aide, aux nécessités de sa vie domestique et de son entretien personnel (nourriture et ménage) ?
C’est un élément toujours présent dans le suivi au long cours d’un patient. L’évaluation  de cette capacité, le degré d’aide discrète ou massive qu’il faut apporter, en famille ou en structure de soins doit être une préoccupation continue.

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Capacités aux loisirs

La possibilité d’avoir des loisirs, de se distraire de ses préoccupations est le signe d’une liberté intérieure nouvellement conquise.
Lire à nouveau, regarder un film, sont le signe d’une énergie interne libérée des contraintes pathologiques. Ce plaisir peut aussi être partagé avec les autres. La participation à des activités d’ergothérapie, à un club thérapeutique, à une association, à un Groupe d’Entraide Mutuelle est un atout précieux dans le rétablissement.

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Dans Psyway

Un outil d’auto-observation : la Cop- Usagers

Voir aussi

Union nationale de Familles et Amis de personnes malades et / ou handicapées psychiques

Fnapsy

Profamille

 

 

 

 

 

 

 

1 Commentaire

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lanao francoise cecilerépondre
27 décembre 2021 à 17 h 02 min

Merci, je vais bien gérer mon budget et je vais prendre soin de moi. Votre site est remarquable. Je suis enfin stable après dix longues années de traitement
Merci au corps medical et à la recherche

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