Les rechutes des personnes souffrant de troubles psychiatriques

En psychiatrie, la prévention des rechutes est d’une importance majeure pour les patients, les proches et les aidants, mais aussi pour les professionnels et le système de soins.

Les constats sur les rechutes des personnes souffrant de troubles psychiatriques :

  • Après chaque rechute, les médicaments sont moins efficaces et leur mise en œuvre est plus difficile pour obtenir la stabilisation du tableau clinique.
  • Ces rechutes peuvent prendre la forme de crises dont l’impact sur l’équilibre familial est désastreux : l’image des parents dans le regard des enfants, l’équilibre du couple, etc.
  • Le séjour dans une institution médico-sociale ou sociale peut être compromis
  • La vie amicale et plus largement sociale de ces personnes et de leur entourage est grevée par ces moments
  • Leur vie professionnelle est souvent très impactée et empêche un développement de carrière.
  • Le cout financier personnel est très important pour le patient qui doit s’arrêter de travailler, plus ou moins longtemps
  • De même pour le coût social, pour l’Assurance -Maladie en cas d’hospitalisation, ou simplement du fait de la nécessité de renforcer le suivi.

 

Comment prévenir les rechutes en psychiatrie et les traiter au plus tôt ? En repérant leurs causes

 Cette démarche s’inscrit dans la politique du traitement précoce des troubles psychotiques.

Cette idée fait partie des fondamentaux du secteur psychiatrique dans notre pays. Elle est particulièrement développée et systématisée aujourd’hui par les psychiatres australiens, et reprise dans de nombreux pays.

À la suite de cette rencontre, nous évoquerons la possibilité d’une expérimentation de suivi sur une vingtaine de patients accompagnés dans leur maladie par un psychiatre.

 

Les causes les plus fréquentes de rechute et de ré-hospitalisation sont :

  • L’arrêt du traitement médicamenteux : on sait la capacité de certains patients à dissimuler leur opposition à la prise de tout traitement médicamenteux, et plus largement à refuser ou éluder toute forme de soin.
  • L’organisation insuffisante des soins à la sortie
  • La prise de toxiques et d’alcool
  • entre autres facteurs prédictifs de rechutes

 

Les premiers signes manifestes de la rechute :

Le plus souvent, ce sont l’agressivité, les troubles du caractère et du contact, la désorganisation des propos et des comportements qui en sont les prodromes.

Certains patients et familles connaissent « le symptôme signal » de la rechute.

Cependant, parfois discrets, ces signes sont perçus trop tard : la crise est déjà engagée.

 

Les troubles du sommeil et de l’activité sont fréquents : ce sont de bons indicateurs précoces de la rechute

Ainsi, l’expérience et de nombreuses études montrent que les troubles du sommeil (insomnie partielle ou totale), sont les premiers signes infra-cliniques de la crise.

Soit la personne est agitée, marche beaucoup, déambule, soit au contraire, elle est prostrée, inactive, voire immobile.

Ces troubles du sommeil et de l’activité peuvent être repérés par une sensibilisation des usagers et de leurs proches.

 

Comment repérer les troubles du sommeil et de l’activité ?

 Le recours à un objet connecté comme une montre connectée portée par le patient sur une période donnée peut être d’un grand intérêt.

Les experts que nous avons sollicités s’accordent pour confirmer que les relevés de l’activité du sommeil et de l’activité physique par un objet connecté tel qu’une montre sont d’une qualité suffisante dans le cadre d’une surveillance de la survenue d’une crise.

Cependant il est nécessaire de corréler ces données avec d’autres éléments cliniques transmis par le patient ou par son entourage.

Ainsi, les observations sont toujours singulières et dépendent probablement de tout un environnement et d’un ensemble de données

 

Alors, comment dépister à temps l’installation et prévenir les rechutes en psychiatrie ?

Sommes-nous prêts à prendre en compte tous ces éléments cliniques et pour la première fois para-cliniques que fourniraient le relevé quantitatif du sommeil et de l’activité par une montre connectée ?

 

Comment intervenir pour “enrayer” une rechute en psychiatrie ?

Avec l’aide de l’entourage ? En comptant sur la compliance du patient (renforcée par une éducation thérapeutique) ?

Quel serait la place d’un télésuivi, pour mieux maitriser ce processus ?

Tout cela et d’autres expériences pourront être discutée lors de cette rencontre

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