La rechute des troubles psychiques après une hospitalisation

Dans les troubles psychiques importants : dépression sévère, bipolarité, schizophrénie, un épisode sévère peut mener à une hospitalisation. Mais attention, à la sortie de l’hôpital, une rechute peut survenir…

Les signes de la rechute : l’angoisse d’abord

Après l’angoisse (parfois on emploie à tord le mot “stress”), les symptômes les plus fréquents sont :

  • l’insomnie
  • la dépression
  • la fatigue prolongée
  • les envies suicidaires
  • les hallucinations

Si la personne refuse, écarte la possibilité d’une rechute, c’est son entourage, le plus souvent, qui en perçoit l’approche : plus de 3 proches sur 4 déclarent avoir remarqué des signes avant-coureurs d’une rechute avant que le patient ne soit hospitalisé.

Éviter les rechutes

Or, les rechutes sont fréquentes : pour les personnes schizophrènes, un patient sur deux rechute dans l’année et 8 sur 10 rechutent dans les 2 ans.

Il faut éviter les rechutes parce que la réponse au traitement diminue avec chaque crise et la possibilité de rétablissement à long terme s’altère.

Chaque rechute est à l’origine d’un fracas et de dégats, sur le plan personnel, familial, professionnel…

Quelles sont les causes de rechute des troubles psychiques ?

  • les interruptions de traitement psychotrope et du suivi : la mal-observance
  • le défaut de planification des soins après l’hospitalisation
  • la rareté des contacts avec l’équipe soignante
  • le peu d’échanges entre l’équipe soignante, le patient et son entourage
  • la consommation de toxiques, surtout de cannabis

L’arrêt du traitement : la non-observance du traitement médicamenteux

Lors du premier épisode d’un trouble psychique, souvent la conscience du trouble est fragile. L’adhésion aux soins et l’observance du traitement sont instables et nécessitent des interventions régulières pour les renforcer.

La non-observance du traitement est très sous-estimée, y compris par les soignants. Selon une étude, “quand 15 % des patients s’estiment non-observants, le psychiatre pense qu’ils sont 45 %, et en fait ils sont près de 55 %.”

L’origine de la non observance peut être multiple :

  • oubli involontaire
  • anosognosie : absence de perception par le patient qu’il est en proie à un trouble
  • attribution des problèmes à une cause extérieure sur le mode de la projection
  • préjugés et croyance d’origine sociétale et culturelle de la nocivité des médicaments du psychisme.…

Or le nombre de rechutes des troubles psychiques est un facteur important de chronicité (installation permanente des troubles), de non-rétablissement mais aussi de :

  • crises familiales
  • désengagement de la vie, de retrait, de désinsertion sociale et professionnelle
  • diminution des capacités cognitives et relationnelles.
  • Un mouvement important se dessine depuis plusieurs années : l’intervention précoce pour éviter les rechutes.

Sur Psyway.fr

On peut évaluer soi-même son état psychique par  la Cop – Usagers.

Références :

  • Corruble E. et Hardy P., Observance du traitement en psychiatrie. Encyclopédie médico-chirurgicale. Editions Elsevier, Paris, 37-860-A-60, 2003
  • Passerieux C., Caroli F., Giraud-Baro E., Les personnes atteintes de schizophrénie et la rechute, L’Encéphale 2009, 35, 586-594
  • Raymondet P., Impact clinique des rechutes dans la schizophrénie – stratégies thérapeutiques, L’information psychiatrique, Vol 84, N°10 – décembre 2008
  • Conus P., Premier traitement pour une psychose : quels défis et quels enjeux ?, Dans L’information psychiatrique 2018/4 (Volume 94), pages 301 à 306

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