Télépsychiatrie : réussites et craintes

Jusqu’à la crise du Covid, la téléconsultation était restée à un niveau d’utilisation marginale malgré une recommandation favorable, en 2015, de la Conférence des présidents de Commission médicales d’établissements des Centre hospitalier spécialisés (CME-CHS).

Un article, paru sur le site Santementale.fr précise le parcours des activités de téléconsultation dans les Centres Hospitaliers Spécialisés en psychiatrie.

La crise du Covid a eu pour « conséquence de porter l’activité de télé psychiatrie à un niveau jamais atteint jusqu’alors. …  La majorité des activités de soins ambulatoires CMP, hôpital de jour et CATTP  très rapidement on fait l’objet d’une substitution par les télé et visio- consultations.”

L’article rend hommage à la très grande adaptation de la psychiatrie publique aux soins des patients, à la continuité des prises en charge et à la disponibilité des équipes vis-à-vis des familles.

Des recommandations éthiques

En contrepoint, l’article rappelle très opportunément quelques recommandations éthiques de base, dans l’utilisation des technologies de l’information et de la communication (téléconsultation, télé expertise, téléphone) :

–  accord préalable du patient,

– exclusion de la téléconsultation dans les situations d’urgence (agitation, risque suicidaire, annonce diagnostique, risque supposés d’aggravation liée à l’utilisation de la technologie..)

– pathologie psychotique sévère

Craintes d’une dérive et rappels

  • « la télé psychiatrie ne peut prétendre à constituer une alternative crédible moins onéreuse que l’approche présentielle, compenser le défaut de structure de soins ni à plus forte raison couvrir les besoins de la population en matière de services psychiatriques”
  • La consultation et l’entretien en psychiatrie… ne peuvent se réduire à l’établissement de questionnaires standardisés ou d’échelles dévaluation dans un but diagnostique, thérapeutique ou à des techniques de e-thérapie standardisée »

“La dimension thérapeutique de l’acte de soins, notamment médicale, en psychiatrie comme dans les autres disciplines, ne peut résulter que d’une interaction humaine, à la condition de réunir de présence physique en proximité, celle du patient et celle du psychiatre ou du professionnel de soins ».

L’usage raisonné et la formation des équipes nous paraissent en effet souhaitables pour trouver des utilisations justes et fructueuses des TIC en pratique psychiatrique.

Rappelons que le télésoin, adapté à la pratique des professions paramédicales, préparée de longue date, a fait une entrée accélérée à l’occasion de la crise du Covid.

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