Troubles urinaires : effets secondaires des médicaments psychotropes
Des troubles urinaires peuvent survenir lors de la prise d’un médicament psychotrope. Ils doivent être pris au sérieux et signalés au médecin. Parfois il faudra changer de médicament.
Les troubles urinaires consécutifs à la prise de psychotropes sont souvent associés à certains médicaments :
- un antidépresseur tricyclique (clomipramine – Anafranil, amitriptyline – Laroxyl)
- du lithium ou Teralithe qui entraine une augmentation de la fréquence du besoin d’uriner, souvent la nuit
- un neuroleptique ou antipsychotique
Quels sont les troubles urinaires associés à la prise d’un psychotrope antidépresseur ou neuroleptique ?
- un jet moins puissant
- une miction plus lente
- la sensation de mal vider sa vessie
- la survenue de gouttes retardataires après une miction
- des efforts de poussée inhabituels pour finir une miction ou des mictions entrecoupées
- des besoins devenant beaucoup plus espacés, des sensations moins marquées, avec des mictions plus lentes
- au contraire : des besoins urinaires devenant plus urgents, et surtout plus rapprochés
- des fuites urinaires accompagnant un besoin urgent, ou sans aucune sensation particulière. On s’en rend compte quand la fuite s’est déjà produite.
- Des infections urinaires, souvent chez la femme, peuvent parfois survenir
Comment savoir s’il y a une anomalie urinaire ?
D’abord la constatation d’un changement par rapport à la période d’avant le traitement.
Ainsi, on a un besoin 3 à 4 fois par jour pour les hommes et 5 à 6 fois par jour pour les femmes.
La nuit, il est normal d’avoir une miction entrainant un lever provoqué par le besoin. Mais la survenue de plusieurs mictions dans la nuit est un inconvénient important. Elle doit aussi faire penser à l’existence d’un syndrome d’apnées du sommeil.
Le jet urinaire doit être puissant, rapide, indolore et vider complètement la vessie.
Mais certaines habitudes de vie peuvent influer sur les mictions :
- l’absorption d’excitants (thé, café), l’absorption de trop de boissons,
- l’interruption du jet urinaire volontaire (dit stop-pipi) : attendre trop longtemps avant d’aller aux toilettes
- pour les femmes le fait de ne pas s’assoir pour vider leur vessie….
Des conseils si vous notez les anomalies citées que vous pensez associées à votre traitement
- évaluez vos boissons absorbées et leur quantité dans une journée, notez le nombre de mictions, notez les fuites et ce qui les a provoquées.
- si vous avez du mal à vider votre vessie, surtout ne pas pousser mais passer un peu plus de temps aux toilettes, pour laisser se vider doucement votre vessie. Pensez que vider votre vessie est un acte de relaxation, le plus important est de vider mais pas forcément très vite.
- pour les femmes, asseyez-vous aux toilettes. Il existe dans tous les supermarchés, de petites protections des lunettes de toilettes, en petits paquets de 10, et biodégradables, à jeter dans les toilettes après usage.
- si vous notez trop peu de mictions dans une journée, répartissez vos boissons de façon régulière dans la journée et présentez-vous aux toilettes, avec ou sans besoin, environ toutes les 3 heures
- vous notez des mictions très urgentes? diminuez les boissons excitantes
- vous avez des infections urinaires fréquentes? parlez-en à votre médecin qui prescrira un ECBU (examen cytobactériologique des urines) et un traitement adapté.
- Après ce traitement, vous pouvez trouver dans les pharmacies, des produits à base de Cranberry, qui empêchent la récidive, mais ne traitent pas une infection déjà constituée.
Il faut donc accorder beaucoup d’attention à ce genre de troubles car ils peuvent révéler d’autres troubles que des effets secondaires des médicaments. Parlez-en à votre médecin, voire consultez un(e) urologue qui pourra faire effectuer des explorations complémentaires pour connaitre et traiter l’origine de vos troubles.
Remerciements à Mme Joelle Souffir – Kinésithérapeute spécialisée en Pelvipérinéologie
Dr Noelle Pasquali (2009) : Les troubles urinaires et vésicaux induits par les médicaments
Psychiatre–Psychanalyste – Ancien responsable d’un service de soins psychiatriques