Une relation sereine avec son corps est importante pour garder une bonne santé psychique.

Dès le début et tout au long de son œuvre Freud a insisté sur le fait que, pour lui, ” le Moi est corporel”.

Il voulait indiquer par là que si le psychisme n’a pas son origine dans le corps, pas même dans le cerveau, toute la vie psychique s’exprime par et dans le corps.

Qui n’a pas entendu son médecin lui dire ” c’est psychique” lorsqu’il ne trouvait pas de cause organique, toute recherche de laboratoire faites, à une douleur ou à un inconfort?

Le corps est stimulé depuis la naissance :

Dès la naissance, le nourrisson est littéralement bombardé de stimuli venant pour certains de l’intérieur de son corps, “le bruit de fond des organes”, les battements de son cœur, le souffle de l’air passant dans ses poumons, les petites coliques au moment de la digestion, le plaisir au passage du lait maternel dans sa bouche.

D’autres stimuli viennent de l’extérieur tels que les voix de son entourage et de sa mère ainsi que des bruits de toute sorte venant du Monde qu’il découvre. Il va s’habituer à ceux qui se répètent régulièrement tel que les battements de son cœur et finir par les négliger.

Il va apprendre par l’expérience et surtout grâce à cette communication infra verbale qu’il utilise avec sa mère à différencier ceux qui sont normaux de ceux qui sont inquiétants et dont il faut se préoccuper. Ce sont ces expériences qui seront décisives pour que le sujet se constitue un corps contenant qui lui permettra de distinguer le dedans du dehors.

Parfois, en cas de crise mentale grave le malade confond les choses : il a des hallucinations, pense que des ondes venant de l’extérieur produisent ces sensations désagréables, ce qu’il ne saurait expliquer autrement.

Mais en dehors de crises graves, chacun d’entre nous dans des moments d’angoisse profonde peut perdre ses limites et “faire parler son corps” par des douleurs diverses, avoir “le cœur qui bat, une boule dans la gorge” comme en souvenir de cet apprentissage des débuts de sa vie sur terre.

C’est pourquoi la prise en compte du corps dans toute ses dimensions est essentielle dans tout traitement psychiatrique quelque soit son importance.

Ce que nous préconisons :

“Mens sana in corpore sano” que l’on peut traduire par “un esprit sain dans un corps sain” veut dire pour nous à Psyway, que tout traitement psychique doit s’accompagner de conseils au patient pour qu’il prenne soin de son corps.

Il arrive même que parfois il soit nécessaire de mettre essentiellement l’accent sur le corps. A titre d’exemple, une méthode de soins, qui a suscité beaucoup de polémiques, les packings, consiste à envelopper le corps de certains enfants autistes de linges froids et humides puis d’une couverture. L’hypothèse théorique qui préside à cette technique est que pendant que la chaleur de leur corps réchauffe les linges froids, le jeune patient prend conscience des limites de son corps et par là-même des limites de tout son monde interne.

Il faut insister sur le fait que, pour procéder à la mise en œuvre de telles techniques, il faut un cadre de soins extrêmement spécialisé avec des professionnels formés à cette technique, dans des conditions hospitalières adéquates à ce type de prise en charge.

Tout ce qui va aider un patient à percevoir son corps, la gymnastique, le sport, la danse, la marche, mais aussi le maquillage, les soins de beauté, le coiffeur, le shopping et l’essayage de nouveaux vêtements, un régime alimentaire, contribuera à l’efficacité d’un traitement en psychiatrie.

Certains outils de « la santé connectée » aident le patient à mieux connaître l’évolution de son poids, de son activité physique, de certaines de ses constances physiologiques.

Psyway met en ligne après une analyse critique plusieurs applis qui proposent des conseils alimentaires, des recettes de cuisine, des restaurants de bonne qualité à des prix corrects, des exercices de gym faciles etc. … pour des patients parfois peu fortunés et soucieux de prendre soin de leur corps.

marc hayat

Psychiatre et psychanalyste
Ancien Directeur de l’Hôpital de Jour de la Société Parisienne d’Aide à la Santé Mentale (SPASM devenue Les Ailes Déployées)