Captorix : un antidépresseur fictif

Captorix : un médicament fictif unique pour un patient exceptionnel

La fiche technique du Captorix a été élaborée à partir du témoignage de son seul utilisateur, Monsieur Florent-Claude LABROUSTE, et de ses conversations avec son médecin prescripteur le Docteur AZOTE qui exerce du côté de la Gare Saint-Lazare à Paris. Ce témoignage imaginaire a été recueilli par l’écrivain Michel HOULLEBECQ dans son livre, « Sérotonine », publié aux Éditions Flammarion.

Mode d’action du Captorix:

Le CAPTORIX est un antidépresseur de nouvelle génération. Le Capton D-L, découvert en 2017, favorise la libération par exocytose de la sérotonine produite au niveau de la muqueuse gastro-intestinale.

Forme pharmaceutique :

Petit comprimé blanc, ovale, sécable dosé à 10 mg et 20 mg, à avaler avec un ¼ d’eau minérale, de préférence de la Volvic.

Délais d’action :

Dans un premier temps, il se montre d’emblée d’une efficacité surprenante, permettant au patient d’intégrer avec une aisance nouvelle les rites majeurs d’une vie normale au sein d’une société évoluée (toilette, vie sociale réduite au bon voisinage, démarches administratives simples). Il ne favorise pas, contrairement aux antidépresseurs de la génération précédente, les tendances au suicide ou à l’automutilation.

Puis, dans un second temps, le patient s’aperçoit qu’il ne crée, ni ne transforme ; il interprète. Ce qui était définitif, il le rend passager ; ce qui était inéluctable, il le rend contingent. Il fournit une nouvelle interprétation de la vie – moins riche, plus artificielle et empreinte d’une certaine rigidité. Il ne donne aucune forme de bonheur, ni même de réel soulagement, son action est d’un autre ordre : transformant la vie en une succession de formalités, il permet de donner le change. Partant, il aide les hommes à vivre, ou du moins à ne pas mourir – durant un certain temps.

A la longue, la mort finit par s’imposer, l’armure moléculaire se fendille, le processus de désintégration reprend son cours. C’est sans doute plus rapide pour ceux qui n’ont jamais appartenu au monde, qui n’ont jamais envisagé de vivre, ni d’aimer, ni d’être aimés ; ceux qui ont toujours su que la vie n’était pas à leur portée.

Effet secondaire : (Selon les explications du Docteur AZOTE)

La libido devient totalement nulle. Le Captorix fait baisser le taux de testostérone.

Arrêt du traitement : (Toujours selon les explications du Docteur AZOTE)

L’arrêt du Caprorix fait monter le taux de cortisol ce qui est le signe d’un immense chagrin dont on risque de mourir.  Pour compenser l’augmentation du taux de cortisol il faut augmenter la dopamine et les endorphines. Pour cela l’activité sexuelle est recommandée. Dans le cas des patients déprimé, le Dr AZOTE recommande de faire appel à des prostituées et recommande Samantha, Tim et Alice.

Grossesse et allaitement sous Captorix

Sans objet actuellement. L’expérimentation n’ayant été faite que sur un patient misanthrope, misogyne bien qu’amoureux des femmes et croyant en l’amour.

L’avis des praticiens de Psyway

Nous n’avons pas encore de recul suffisant pour juger de l’efficacité du Captorix. Le seul patient ayant été traité par le Captorix, Monsieur Florent-Claude LABROUSTE dit que cela lui a été très utile pour survivre ; il a été même dépendant du produit, bien que son psychiatre traitant le Docteur AZOTE lui ait conseillé d’aller voir une prostituée.

Quant à Monsieur Michel HOUELLEBECQ, il a conservé un fonds de désespérance qui lui permet d’écrire des livres sur la vie dans le monde post-moderne.

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