Violences conjugales, le rôle des médecins

violence faite aux femmes, violence conjugaleEn France, plus de 220000 femmes majeures seraient victimes de violences conjugales, (physiques ou sexuelles au sein de leur couple). L’aide qu’elles doivent recevoir est multiple.

 

Dans les situations de violence conjugales, le rôle des médecins peut s’avérer essentiel Celles-ci constituent un traumatisme psychique majeur, qui peut également s’accompagner de blessures physiques.

Cette situation est également un traumatisme majeur pour les enfants qui en sont les témoins.

DES NUMÉROS UTILES

LES MÉDECINS ONT UN RÔLE ESSENTIEL

En effet, l’isolement de la victime, sa peur, l’emprise qu’elle subit sont telles que le médecin peut devenir la seule personne qu’elle soit autorisée à rencontrer, même si la carte vitale a été confisquée par le conjoint agresseur.

D’autre part, la honte, la culpabilité, les sentiments d’infériorité, une certaine inconscience de la situation ou de sa gravité sont très importants. Ainsi, la victime tend à cacher ce qui lui arrive. Le médecin doit penser à cette possibilité et interroger ses patientes de façon systématique devant les troubles les plus divers: s’il ne le fait pas, sa patiente peut ne rien dire de ce qui se passe.

Ce peut être le malaise d’un enfant, ses mauvais résultats scolaires, une réflexion qu’il a faite, qui amène la femme à chercher un secours.

Dans les psychothérapies de ces enfants devenus adultes, le psychothérapeute doit  penser à ces situations, et savoir questionner lui aussi. S’il ne le fait pas, il risque fort de méconnaître une situation traumatique majeure. En effet, la minimisation, le déni ou l’oubli entourent ces situations.

L’évolution des troubles est presque toujours la même:

Après une période heureuse, ou les deux partenaires partagent apparemment tous leurs goûts, leurs envies, très vite le conjoint maltraite sa partenaire, la dénigre, l’humilie. N’importe quel détail de la vie quotidienne peut devenir source d’agression, verbale, psychologique, physique, sociale.

  • ton café est froid, c’est “dégueulasse”, le repas a brûlé, etc…
  • tu est trop grosse, trop maigre, tu t’habille mal
  • puis ces sont des insultes, des insultes sur la famille, des menaces
  • La femme devient paralysée, ne sait plus comment faire pour faire plaisir à son conjoint
  • Puis viennent des coups: “la première gifle”… puis d’autres violences, plus ou moins répétées, sans raison ou au moindre prétexte

L’alcool et les stupéfiants jouerait un rôle dans plus de 50% des cas

L’entretien et l’examen médical peuvent être une ouverture pour les victimes

La Haute Autorité de Santé et les violences conjugales (HAS)

a publié des recommandations de bonnes pratiques remarquables pour le repérage et la conduite à tenir en présence de femmes victimes de violences au sein d’un couple

Le Secrétariat d’État chargé de l’égalité entre les hommes et les femmes et de la lutte contre les discriminations

, met en ligne de nombreuses informations et recommandations sous le titre « violences sexistes sexuelles, réagir peut tout peut changer » .

Ces outils pédagogiques, après une inscription simple, proposent des kits de formation. Chacun d’entre eux inclut une courte vidéo suivie de nombreux commentaires très riches…

Les vidéos du kit Anna (ci-dessus) ou du Kit Elisa sont particulièrement éclairantes

LES CERTIFICATS

La HAS a publié de nombreuses recommandations utiles pour la rédaction de certificats

  • Voir en particulier : certificat descriptif des troubles psychiatriques : p. 10 (aspects psychiques), et certificat médical : pages 15-16, et pages 22-23

Recommandations du CNOM face à la maltraitance> signalement des situations de personnes majeures vulnérables

LES SITUATIONS D’URGENCE

Dans un communiqué de presse du 19 décembre 2019, le CNOM attire l’attention sur la gravité potentielle des violences conjugales.

L’Ordre des médecins soutient la possibilité d’un signalement sans accord de la victime si le médecin « a l’intime conviction que sa patiente est en danger vital immédiat et qu’elle se trouve sous l’emprise de l’auteur des violences ». Le médecin resterait tenu de s’efforcer d’obtenir l’accord de la victime à un signalement ; en cas de refus, il serait alors tenu de l’informer du signalement fait au procureur de la République ». Ceci ne constituerait pas une remise en cause la règle fondamentale du secret professionnel. Les termes précis de cette  déclaration

L’Horreur de certaines violences faites aux femmes

La spirale d’aggravation de la violence dans certains couples peut être terrifiante, et doit être connue

Ainsi, les pouvoirs publics soulignent qu’une femme meurt tous les deux jours sous les coups d’un partenaire. L’année 2019 a vu apparaître le terme « féminicides ».

 

 

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