Soins psychiatriques et compétence numérique de l’usager

Tous les usagers potentiels de la psychiatrie peuvent-ils faire un usage égal des ressources du Net ? Des rapports sur l’utilisation de Net indiquent déjà l’existence d’une fracture numérique.

D’ores et déjà, avant ou après la consultation, de très nombreuses personnes (60%) ayant recours à un médecin  y compris les seniors,  y compris les médecins, se renseignent sur le Web.

Effectuer des formalités administratives : la nécessité d’un accès au Web

Sur le plan “social”, aide, droits, dossier à instruire, rendez-vous, l’internet devient incontournable.

D’ores et déjà les assistantes sociales passent beaucoup de temps avec le patient à coté d’elles devant l’écran, à expliquer comment cela fonctionne et ainsi,  à le guider dans ses démarches sociales. Nous sentons tous que l’objectif des pouvoirs publics est d’aboutir à 0 papiers.. mais en même temps certaines administrations évoquent la question.

Un facteur de stress majeur, pour les patients, est que l’échange avec un professionnel  informé devient plus rare voire quasi impossible avec certaines administrations. Beaucoup se plaignent et se désespèrent : Pôle Emploi en est probablement l’exemple type. Et tout le monde n’a pas les compétences numériques (souvent acquises dans le cadre du travail) ou la tournure d’esprit requises pour se mouvoir sur le web de façon appropriée.

La fracture numérique, dans tous ses aspects, accès au réseau, équipement individuel, compétence individuelle,  nous guette.

Des associations comme Emmaüs sont déjà bien engagées dans ce champ de l’acquisition des compétences numériques.  (Emmaüs : Pour que le numérique profite aussi aux plus fragiles).

Les intervenants en santé mentale auront à tenir compte de ce problème très important.

L’information en santé mentale doit être accompagnée par des soignants

Très proche de cette question est celle que soulève le docteur Bertrand Lièvre dans la Lettre de Rehab – sept 2019.

“Il faut accompagner et former les soignants, les aider à développer des savoirs techniques et des compétences en E-santé. S’il existe déjà un métier de pair-aidant numérique, ne doit-on pas envisager en complément un nouveau métier, celui de soignants médiateur numérique de l’information à santé mentale mais alors quels moyens se donner ?

Numérique : quelle (R)évolution? – Rapport d’analyse prospective – HAS – 2019

 

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