Haloperidol – Haldol ® – antipsychotique de première génération

L’haloperidol (Haldol ®) est un neuroleptique, actif sur les pensées délirantes, la désorganisation des pensées, les hallucinations ainsi que l’agitation psychique et motrice.

L’haloperidol ou Haldol est utile dans le traitement de certaines affections psychiatriques telles que la schizophrénie, les bouffées délirantes et les autres psychoses. C’est un antipsychotique de première génération. On peut aussi l’utiliser, à faibles doses pour une anxiété rebelle, une insomnie ou dans la paranoïa.

Cette fiche Médicaments est une information. Elle ne remplace pas la prescription par votre médecin.

Formes pharmaceutiques de l’halopéridol (Haldol ®)

  • comprimé à 1 mg blanc, comprimé à 5 mg bleu
  • solution buvable à 2 mg/ml (en ville : flacon compte- gouttes de 30 ml – à l’hôpital : flacon de 100 ml + pipette graduée en mg
  • ATTENTION : 1mg = 10 gouttes
  • après ouverture du flacon, le médicament est à utiliser dans les 3 mois.
  • solution injectable à 5 mg/ml
  • ce médicament existe aussi sous forme retard: Haldol Decanoas: une injection toutes les 4 semaines

Devenir dans l’organisme de l’halopéridol (Haldol ®)

Pic plasmatique : 2h à 6h : c’est le temps après la prise où la concentration du médicament dans le sang est maximale. Ce moment est souvent celui de certains effets secondaires transitoires.

Demi vie d’élimination : 24 h : la demi-vie est le temps nécessaire à l’organisme pour éliminer la moitié la dose de médicament ingérée.

État d’équilibre : 7 à 8 jours : c’est le temps au bout duquel la concentration du médicament dans l’organisme se stabilise. Le plein effet thérapeutique doit commencer à se faire sentir.

Le plus souvent, les symptômes psychotiques s’améliorent dans les deux premières semaines de traitement. Cependant, un effet complet sur le comportement, la pensée et le sommeil peut nécessiter plusieurs semaines. 
Il existe une certaine sensibilité individuelle, qui est aussi fonction de la dose prescrite.

On peut éprouver au début, un effet sédatif qui s’estompe mais le véritable effet thérapeutique n’apparait qu’après 2 à 3 semaines de traitement. Il faut donc attendre.

La forme retard Haldol decanoas, injectable, développe un effet thérapeutique pendant 4 semaines.

Durée du traitement

La durée du traitement doit être déterminée avec votre psychiatre. Le traitement doit durer au moins un an après un premier épisode psychotique car le plus important est d’éviter la  rechute. Mais dans la schizophrénie le traitement peut être très prolongé.

Vous discuterez avec votre médecin de la dose optimale pour un traitement prolongé. Si votre projet est un arrêt total du médicament vous devez absolument en discuter avec votre psychiatre.

En cas d’interruption brusque de l’halopéridol (Haldol ®)

Ce médicament est stocké dans l’organisme : en cas d’arrêt brusque du médicament, plusieurs jours peuvent s’écouler sans changement apparent. Puis, le médicament disparaissant progressivement de l’organisme, les symptômes, angoisse, hallucinations, délire, insomnie….  réapparaissent.

Si votre projet est un arrêt total du médicament cela doit absolument se discuter avec votre psychiatre.

Éléments médicaux principaux à surveiller

le poids, la fonction cardiaque, la fonction hépatique, la numération formule sanguine.

Effets indésirables fréquents de l’haloperidol (Haldol ®) et conseils d’utilisation

  • Prise de poids possible, surveiller le poids et l’Indice de Masse Corporelle   
  • Par précaution, on surveillera d’emblée l’alimentation en évitant les aliments trop riches en sucres et en graisses et les sodas
  • On s’efforcera de garder une certaine activité physique.
  • Somnolence au début et si la dose est trop élevée
  • Sécheresse buccale, constipation, troubles de l’accommodation visuelle
  • En cas d’utilisation prolongée et à forte dose peuvent survenir : raideur musculaire, tremblement, faciès figé, tremblement
  • En conséquence, on évitera son utilisation prolongée, chez les personnes âgées.
  • Les signes d’alerte : rougeurs, éruptions, démangeaisons, malaise, fièvre, pâleur, accélération du cœur : arrêter le traitement et consultez un médecin.
  • Pour les autres effets secondaires et leur prévention consulter le site du  Réseau PIC  qui est alimenté par des pharmaciens exerçant dans des établissements publics ou privés de Santé Mentale. Ce réseau est sans lien d’intérêt avec les laboratoires.

Grossesse et allaitement sous halopéridol (Haldol ®)

On pense souvent qu’il y a une contre-indication absolue entre grossesse et prise de médicaments. De fait, c’est loin d’être toujours le cas. Surtout, lorsqu’un traitement psychotrope est en cours, le maintien de l’état psychique de la mère est une priorité.

On ne supprime donc pas un traitement psychotrope en cours, lors de la découverte d’une grossesse.

Ainsi, pour chaque médicament, les données internationales sont recueillies et analysées par le  Centre de Référence des Agents Tératogènes. Sur ce site, pour votre ou vos médicaments, renseignez-vous sur les risques éventuels. De fait, lorsqu’il n’y a pas de contre-indication à une grossesse, une surveillance supplémentaire est nécessaire. Le plus souvent, souvent une échographie de plus.

En conséquence, vous devrez informer de votre traitement, dès le début de la grossesse, le gynécologue et l’obstétricien.

Pour ne pas oublier votre médicament

  • vous pouvez utiliser un pilulier
  • une alarme de votre smartphone
  • télécharger une application gratuite type  Mytherapy  ou Médisafe
  • recourir à la forme retard : Haldol-decanoas efficace pendant 4 semaines
  • Si vous oubliez une prise : avant 2 heures de retard, prenez le médicament.
  • Au-delà, ne doublez pas la prise suivante : reprenez le cours habituel du traitement

Notre avis sur l’haloperidol (Haldol ®)

En conclusion, l’haloperidol est un médicament très efficace mais ancien. A long terme et à forte dose, ses effets secondaires ne sont pas négligeables. C’est pourquoi, on s’oriente souvent vers les nouveaux neuroleptiques nommés antipsychotiques de deuxième génération qui donnent moins d’effets secondaires, surtout neurologiques. Quand ceux-ci surviennent, on peut en corriger certains par des médicaments correcteurs.

Un avantage majeur de l’halopéridol est qu’il existe sous forme retard injectable Haldol Decanoas.

Pour les personnes qui oublient ou négligent leur traitement, adopter une forme retard, c’est réduire le risque de rechute

Ce médicament n’est pas une drogue : donc, il ne crée pas de dépendance.

Sur Psyway.fr

D’autres infos sur l’haloperidol (Haldol ®)

Psyway n’a aucun lien d’intérêt avec les laboratoires pharmaceutiques

Bibliographie

 Bourla A., Ferreri F., ordonnance en psychiatrie et pédopsychiatrie, 2022, 4e édition, Paris, Maloine

Stahl S., Psychopharmacologie essentielle – Le guide du prescripteur, Médecine-Sciences, Flammarion, 2007. Sous la direction de Patrick Lemoine.

Stahl S., Psychopharmacologie essentielle, Médecine-Sciences, Flammarion, avril 2002. Avec la collaboration de Patrick Lemoine

Senon J-L, Sechter D., Richard D., Thérapeutique psychiatrique, Éditions Hermann, Paris

4 Commentaire

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Cvg25répondre
22 juin 2022 à 17 h 59 min

L’haldol est t’il vraiment le traitement de dernière intention ?

Victor Souffirrépondre
27 juin 2022 à 11 h 23 min
– En réponse à: Cvg25

Bonjour, votre question est trop vague pour que je puisse y répondre. Que voulez-vous dire par “dernière intention” ? Il vous a été prescrit pour quel trouble ? Bien cordialement

Cvg25répondre
27 juin 2022 à 16 h 28 min
– En réponse à: Victor Souffir

Mon psychiatre m’a dit que l’Haldol est prescrit vraiment en dernière intention dans des situations désespérée dans les troubles psychiatriques tel que la schizophrénie etc ..
C’est vrai ?

Serge Gauthierrépondre
11 juillet 2022 à 12 h 19 min
– En réponse à: Cvg25

Cher Monsieur ou Madame
L’haldol (halopéridol) est un médicament du groupe des neuroleptiques, dont vous trouvez les indications, contre-indications, effets bénéfiques et indésirables sur la fiche correspondante du site.
C’est un médicament un peu ancien, c’est l’un des premiers neuroleptiques, c’est peut-être pour cela que votre psychiatre vous a dit qu’on ne le prescrivait pas forcément en première intention aujourd’hui. Ceci dit, c’est un médicament qui a fait ses preuves, et qui reste une référence. Aussi est-il toujours beaucoup prescrit, que ce soit en gouttes, en comprimés, ou en injections retard. En effet, des médicaments plus récents sont censés avoir moins d’effets indésirables, mais ce n’est pas toujours le cas. Ou alors, ils se révèlent moins actifs pour une personne donnée, chaque cas étant différent, car les effets positifs et indésirables dépendent souvent des personnes. L’essentiel est de trouver le médicament qui vous convient le mieux. Trouver le médicament qui convient le mieux à une personne donnée nécessite parfois l’essai de plusieurs médicaments avant d’arriver à une prescription suffisamment efficace et suffisamment bien tolérée, aux yeux du médecin comme aux yeux de patient qui la reçoit.
Dr Gauthier, pour le site Psyway

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