Cyamémazine – Tercian ®- neuroleptique sédatif
La cyamémazine – Tercian ® est un antipsychotique ou neuroleptique actif sur les fortes angoisses, sur les pensées délirantes, la désorganisation des pensées, ainsi que sur l’agitation psychique et motrice.
On le prescrit aussi dans les états d’angoisse sévère quelle qu’en soit la nature, les dépressions sévères, certains troubles du sommeil, l’agitation et les comportements agressifs, ainsi que pour l’angoisse psychotique.
Cette fiche Médicaments est une information. Elle ne remplace pas la prescription par votre médecin.
Formes pharmaceutiques de la cyamémazine – Tercian ®
- comprimé sécable à 25 mg ; 100 mg bleu
- solution buvable à 40 mg/ml (1 goutte = 1 mg)
- solution injectable 50 mg / 5 ml
Délai d’action du médicament cyamémazine – Tercian ® et devenir dans l’organisme
Demi vie d’élimination : 10 heures : c’est le temps nécessaire à l’organisme pour éliminer la moitié la dose de médicament ingérée.
Les symptômes psychotiques sont généralement améliorés dans les deux premières semaines de traitement mais un effet complet sur le comportement, la pensée et le sommeil peut nécessiter plusieurs semaines. Cependant, il existe une certaine sensibilité individuelle qui est aussi fonction de la dose prescrite.
Souvent, un effet sédatif, voire une somnolence apparaissent au début mais peut s’atténuer progressivement. C’est pourquoi on utilise souvent ce médicament de façon ponctuelle ou en une prise le soir.
Mais le véritable effet thérapeutique n’apparait qu’après quelques semaines de traitement. C’est pourquoi il faut accepter d’attendre. Cependant, dans les troubles du sommeil et l’angoisse, l’effet est très rapide.
Durée du traitement
La durée du traitement doit être déterminée avec votre psychiatre. Le traitement doit durer au moins un an après un premier épisode psychotique car le plus important est d’éviter les rechutes. Dans la schizophrénie le traitement peut être très prolongé.
Vous discuterez avec votre médecin de la dose optimale pour un traitement prolongé.
Si votre projet est un arrêt total du médicament vous devez absolument en discuter avec votre psychiatre.
En cas d’interruption brusque de la cyamémazine – Tercian ®
Votre organisme stocke ce médicament pendant plusieurs jours. Ce qui explique qu’en cas d’ arrêt brusque du médicament, quelques jours peuvent s’écouler sans changement apparent.
Par la suite, le médicament disparait progressivement de l’organisme. En conséquence, les symptômes (angoisse, hallucinations, délire, insomnie..) réapparaissent.
Éléments médicaux principaux à surveiller
le poids, la glycémie, la fonction cardiaque, la fonction hépatique, la numération formule sanguine.
En association avec d’autres médicaments psychotropes, il peut entraîner des risques de troubles du rythme cardiaque.
Effets indésirables fréquents et conseils d’utilisation
- Prise de poids fréquente. Donc, dès le début du traitement, surveiller le poids et l’Indice de Masse Corporelle
- Par précaution, on surveillera d’emblée l’alimentation en évitant les aliments trop riches en sucres et en graisses et les sodas
- On s’efforcera aussi de garder une certaine activité physique.
- Somnolence au début surtout en cas de dose trop élevée
- Sécheresse buccale, constipation, troubles de l’accommodation visuelle
- En cas d’utilisation prolongée et à forte dose : raideur musculaire, tremblement, faciès figé, dyskinésies
- Attention : association déconseillée avec le citalopram : troubles du rythme cardiaques.
- On évitera son utilisation, en tout cas prolongée, chez les personnes âgées et en cas de glaucome.
Les signes d’intolérance : rougeurs, éruptions, démangeaisons, malaise, fièvre, pâleur, accélération du cœur : arrêter le traitement et consultez un médecin.
Pour les autres effets secondaires et leur prévention consulter le site du réseau PIC réseau de pharmaciens hospitaliers publics sans lien d’intérêt avec les laboratoires pharmaceutiques
Grossesse et allaitement sous cyamémazine – Tercian ®
On pense souvent qu’il y a une contre-indication absolue entre grossesse et prise de médicaments. Mais, c’est loin d’être toujours le cas.
Lorsqu’un traitement psychotrope est en cours, le maintien de l’état psychique de la mère est une priorité. On ne supprime donc pas un traitement psychotrope lors de la découverte d’une grossesse sans une réévaluation
Le Centre de Référence des Agents Tératogènes, pour chaque médicament, recueille et analyse les données internationales. Sur ce site, pour votre ou vos médicaments, renseignez-vous de façon précise sur les risques éventuels.
En général, lorsqu’il n’y a pas de contre-indication à une grossesse, on procède à une surveillance supplémentaire. On fera par exemple une échographie de plus.
En conséquence, vous devrez informer de votre traitement, dès le début de la grossesse, le gynécologue et l’obstétricien.
Pour ne pas oublier votre médicament
- vous pouvez utiliser un pilulier
- mais aussi ou bien une alarme de votre smartphone
- ou bien télécharger une application gratuite type Medisafe
- Si vous avez oublié une prise de Tercian : avec 2 heures de retard, prenez la dose qui était prévue
- Au-delà : ne doublez pas la prise suivante : reprenez le cours habituel du traitement
Notre avis sur la cyamémazine – Tercian ®
La cyamémazine – Tercian ® est un médicament très efficace mais ancien. A long terme et à forte dose, ses effets secondaires ne sont pas négligeables. C’est pourquoi, on s’oriente souvent vers les nouveaux antipsychotiques qui donnent moins d’effets secondaires, surtout neurologiques. Quand ceux-ci surviennent, on les corrige par des médicaments correcteurs (type Akineton – R).
À prendre si possible le soir avant le coucher ou à doses faibles dans la journée et plus forte le soir au coucher
Il reste très précieux, sans équivalent dans le traitement de l’angoisse rebelle aux anxiolytiques classiques et comme appoint dans les troubles du sommeil.
Ce médicament n’est pas une drogue : il ne crée pas de dépendance.
Sur Psyway.fr
Sur d’autres sites
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- L’Agence Nationale de Sécurité du Médicament: Base de donnée pour tous les médicaments
- Pharmacomédicale.org
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Psyway n’a aucun lien d’intérêt avec les laboratoires pharmaceutiques
Bibliographie
Bourla A., Ferreri F., ordonnance en psychiatrie et pédopsychiatrie, 2022, 4e édition, Paris, Maloine
Stahl S., Psychopharmacologie essentielle – Le guide du prescripteur, Médecine-Sciences, Flammarion, 2007. Sous la direction de Patrick Lemoine.
Stahl S., Psychopharmacologie essentielle, Médecine-Sciences, Flammarion, avril 2002. Avec la collaboration de Patrick Lemoine
Senon J-L, Sechter D., Richard D., Thérapeutique psychiatrique, Éditions Hermann, Paris
Le Manuel de Sevrage de Psychotropes, Psychotropes. Infos Et Soutien Benzo, 2018.
Psychiatre–Psychanalyste – Ancien responsable d’un service de soins psychiatriques
12 Commentaire
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Bonjour, on m’a prescrit du Tercian suite à une crise d’angoisse exarcerbee avec idées noires constantes… 25mg matin et midi puis 2 comprîmes le soir. J’ai somnolé toute la journée en J+1 et je me sens désormais indifférent à tout, aucune émotion, pas envie de parler… est ce que c’est normal ?
Bonjour, oui en effet 100 milligrammes de Tercian peuvent tout à fait expliquer que vous soyez somnolent toute la journée. C’est une dose lourde.
Il faut donc de préférence revoir votre médecin et opérer une réduction comprimé par comprimé.
Il reste à traiter la possible survenue d’autres crises d’angoisses. Mais il existe des traitements beaucoup plus légers en même tant que plus efficaces.
Il se peut que votre médecin vous conseille de continuer le Tercian à petite dose le soir.
C’est avis n’est pas un conseil médical, mais un conseil d’orientation.
Bonjour,
Mon médecin-psychiatre m’a rajouté de l’Abilify à 10 mg par jour.
J’avais du tercian à 25mg matin et soir et il m’a dit de l’arrêter d’un coup ! (Apparament, ça se fait avec le Tercian. )
Je l’ai quand même arrêté en baissant de 1/2 par semaine.
Ça allait bien, de plus l’Abilify fait bien effet.
Et là, j ai arrêté le demi tercian du soir il y a 4 jours et je pleurs pour rien, je suis tendu, nerveux … Je suis allé à la pharmacie prendre du Spasmine aux plantes pour gérer le manque.
Qu’en pensez vous?
Merci pour votre réponse
Bonjour,
Vous avez eu raison de diminuer le tercian progressivement, si c’est comme cela “que vous le sentiez”. Il est probable que les symptômes que vous ressentez sont un certain rebond d’angoisse, plus ou moins mêlé aux phénomènes de sevrage du médicament.
Si le sédatif léger qu’est la spasmine vous fait du bien, vous pouvez le continue, une quinzaine de jours. Si cela persiste, parlez en à votre psychiatre, avec lequel vous pouvez discuter de la marche à suivre: reprise du tercian, en gouttes ce qui permet une diminution encore plus progressive? légère augmentation progressive de l’abilify ?
Merci de bien noter que cette réponse est une information, et non une téléconsultation. C’est pour cela que l’équipe Psyway ne peut que vous conseiller de reparler avec votre psychiatre de cette situation si elle se prolonge, car le site n’est pas habilité à donner des consultations.
Bonjour,
Je prend du tercian en goutte depuis presque 20 ans, 15 gouttes soir au couché, actuellement je le réduit suite au conseil de medecin du centre du sommeil, depuis 4 mois, je suis à environ trois gouttes, ais j’ai vraiment du mal à descendre, je n’y arrive pas, je dort très mal si je le baisse. Comment puis-je faire pour continuer à le baisser et le supprimer? peut-on le remplacer par autre chose qui m’aide à dormir ?
Bonjour, vous avez déjà beaucoup baissé le Tercian et si vous vous trouvez bien avec ces 3 gouttes, nous ne voyons pas pourquoi vous forcer à aller plus loin. Ces gouttes font partie de votre équilibre et c’est probablement très bien. C’est mieux qu’un anxiolytique qui vous forcerait à terme à augmenter les doses. À cette dose très faible, il n’y a aucune obligation à chercher à tout prix l’arrêt complet. Il n’y a pas d’inconvénient à garder cette très petite dose de Tercian. Bien cordialement. La rédaction
Ce médicament est un poison il rétrécit ma verge j’ai de la tachycardie la vue qui baisse et grosse prise de poids il agit très mal sur mes angoisses et mon anxiété pourtant je suis à 7x25mg
Bonjour, le Cyamémazine ou Tercian est un médicament puissant et très sédatif. Il peut avoir aussi comme effet secondaire des troubles visuels qui sont provisoires. Mais aussi des troubles sexuels que vous signalez. La dose que vous prenez est assez importante. En aucun cas on ne peut qualifier ce médicament de poison car il est souvent très utile prescrit à bon escient et à dose faible.
Bonjour, mon fils prend ce medicament 3 fois par jour 1 comprimé 25 mg pour des hallucinations, il a commencé il y a 7 jours et a toujours des hallucinations. Au bout de combien de temps fait t’il effet ? Merci. Mon fils revoit le médecin la semaine prochaine.
Bonjour, le Tercian est probablement actif , chez votre fils, sur son état d’agitation intérieure ou d’angoisse. Le Tercian n’est pas un antipsychotique spécifiquement actif sur les hallucinations. La non réduction des hallucinations doit être signalée au médecin prescripteur. Cordialement
Bonjour.
Actuellement je prends 1 mg de Lormetazepam au couché ainsi qu’un antidépresseur + quelques gouttes de tercian ( j’ai diminué à 2 gouttes). Mon psychiatre aimerait que l’on arrête progressivement le somnifères ainsi que le tercian. Étant passé de 15 gouttes à 2 gouttes j’ai naturellement pensé qu’il serait très facile de m’en passer. Or depuis que j’ai arrêté de prendre ces deux gouttes, c’est la catastrophe….. insomnies terribles, reprises des angoisses..du coup pour pallier à cela mon psychiatre m’a redonné du seresta que j’avais pourtant arrêté depuis des mois. Est-ce vraiment la bonne technique ? Dois-je encore patienter quelques jours pour voir si le sommeil revient ? Je suis perdue avec ce sevrage !
Bonjour,
Le sevrage des psychotropes est un vrai problème. Vous avez probablement vu sur notre site les articles consacrés à ce thème et, en particulier, au sevrage des benzodiazepines. Ce sevrage est le plus compliqué car il existe un phénomène de rebond lié à une dépendance pharmacologique. Ce qui n’est pas le cas pour le tercian. Le seresta est une benzodiazépine comme le lormétazepam. On vous conseillerait plutôt de garder le Tercian a priori plus facile à arrêter. Dans l’article sur le sevrage vous trouverez des conseils pour accompagner ce sevrage ainsi que des stratégies de remplacement. Soyez patient, l’essentiel est quand-même d’aller suffisamment bien pour pouvoir faire toutes les activités que vous souhaitez.
Cordialement,
Docteur Marc Hayat pour l’équipe de psyway